Cantates sacrées de Haendel – Concert & Café #2


Un luthérien au service du culte catholique

C’est devant une église de Saint-Juire-Champgillon comble que Paul Agnew présente le programme de ce second Concert & Café du Festival de printemps des Arts Florissants (voir le compte-rendu du Concert & Café précédent). Il est dédié à deux cantates de la période romaine de Haendel, période durant laquelle il a notamment composé l’oratorio La Resurrezione (voir notre récent compte-rendu). Le chef rappelle aussi que le violoncelliste Félix Knecht fête ce jour son anniversaire, et lance, dans une ambiance très conviviale, l’antienne Joyeux anniversaire, aussitôt reprise en chœur par le public…

La sinfonia d’ouverture du premier motet (Coelestis dum spirat aura) est animée de la complicité entre les deux violonistes, Christophe Robert et la jeune Augusta McKay Lodge, originaire des Etats-Unis et venue en France dans le cadre du programme de transmission initié par Les Arts Florissants. Lauréate de l’Académie du Jardin des Voix, la jeune Paulina Francisco est également venue des Etats-Unis perfectionner son talent au contact des formations européennes. Sa voix de soprano affiche d’ores et déjà de belles qualités, notamment une réelle expressivité (en particulier dans le récitatif Vestro religiosis du motet Coelestis dum spirat aura, invocation aux accents solennels) et des aigus cristallins de toute beauté, éclatants dans les mélismes qui ornent l’Alleluia final du même motet. Dans l’air Tam patrono qui le précède, le violoncelle très présent de Félix Knecht relaie avec force l’austère prière formulée par la chanteuse.

Le second motet, O qualis de coelo sonus, débute également par une sinfonia. Paulina Francesco y déploie avec conviction une palette de sentiments successifs et variés : le caractère ingénument interrogatif du récitatif accompagné O qualis de coelo, la proclamation joyeuse de la foi (dans l’air Ad plausus) ou encore la sérénité triomphante de l’air Gaude tellus. Là aussi l’Alleluia final abrite d’impressionnants mélismes, dont elle s’acquitte impeccablement.

Les applaudissements fusent et se prolongent sur un rappel, pour lequel l’ensemble reprend l’Alleluia final du second motet.

Le concert se prolonge autour d’un café dans la salle municipale voisine, par des échanges entre le public et les deux jeunes artistes venues d’outre-Atlantique, qui font l’effort de s’exprimer dans un français teinté de savoureux accents. Là encore, la participation d’un public nombreux montre un intérêt bien établi pour la musique baroque, au fil des éditions de ce Festival de printemps qui fêtait cette année son neuvième anniversaire. Gageons que la prochaine édition, qui sera celle des dix ans, attirera un public encore plus nombreux !

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