Corelli - Telemann - Leclair - Handel - Albicastro
©Paul Foster-Williams Afficher les détails Masquer les détails Coffret - Livret (allemand, anglais, français, italien), 1 CD, durée: 65 min.22, AUDAX RECORDS, 2013
Compositeurs
- Arcangelo Corelli (1653-1713)
- Georg Philipp Telemann (1681-1767)
- Jean-Marie Leclair (1697-1764)
- George Frideric Handel (1685-1759)
- Giovanni Henrico Albicastro (c. 1660 - c. 1730)
Chanteurs/Interprètes
- Johannes Pramsohler, violon baroque
- de Pietro Giacomo Rogeri, Brescia 1713
- Philippe Grisvard, clavecin
- Mathhias Kramer, two-manual Italian model, après 1600
Pistes
- 1.Sonates pour violons et basse continue
- 2.Sonata in D Major for violin and basso continuo, Op.5, N°.1 - Corelli - Pistes: 1 à 5
- 3.Sonata in A Major for violin and basso continuo (Musique de Table), TWV 41:A4 - Telemann - pistes: 6 à 9
- 4.Sonata in E Minor for violin and basso continuo, Op.9, N°. 6 - Leclair - Pistes: 10 à 13
- 5.Sonata in D Major for violin and basso continuo, HWV 371 - Handel - Pistes: 14 à 17
- 6.Sonata «La Follia» in G Major, Op.5, N°. 6 - Albicastro - Piste 18
Selon Johannes Pramsohler, ce présent enregistrement sous le label Audax records, fondé en 2013 par lui-même et un ami, n’est question au fond que d’une époustouflante musique pour le violon.
Face au succès rencontré par le premier enregistrement Pisendel - Concertos pour violon de Dresde, largement acclamé par la critique internationale, Johannes Pramsohler,ce talentueux violoniste originaire du Sud Tyrol, enregistre donc un récital de musique écrite pour le violon par les plus brillants compositeurs de l’époque, les Maîtres du violon à savoir Arcangelo Corelli, George Frideric Handel, Georg PhilippTelemann, Jean-Marie Leclair et Giovanni Henrico Albicastro.
Pour interpréter ces œuvres, Pramsohler s’appuie sur une solide technique violonistique, un doigté précis, des coups d’archet nets et francs dans une quête incessante des effets.
L’écoute de cet enregistrement apporte une richesse stylistique et une mine d’informations sur la diversité des mouvements permettant ainsi une identification aisée de ceux-ci.
Pendant la période baroque et classique, un mouvement de musique est généralement affecté d’un seul et unique tempo. Les compositeurs ont donc pris l’habitude de désigner chaque mouvement soit par l’intitulé « officiel » de son tempo – allegro, adagio, andante, etc – soit, dans le cas de la suite de danses, par le nom de la danse – Sarabande, Gigue, Allemande, Courante, Gavotte, etc. Un parfait équilibre entre les formes et le contenu s’accomplit et libère l’auditeur de tous ces maux quotidiens en atteignant la sérénité si précieuse en ces temps qui courent…
Le timbre de cet enregistrement n’en est pas moins dénué de tout intérêt. Johannes Pramsohler joue sur un violon Rogeri datant de 1713. Le claveciniste Philippe Grisvard, nancéien de souche, assure le continuo et ce avec une musicalité innée.
Dans la Sonata in D Major pour violon et basse continue, Arcangelo Corelli (1653-1713) s’émancipe de la forme traditionnelle à quatre mouvements juste pour mettre en exergue son savoir-faire et sa grande virtuosité violonistique. Tout en paraissant complexe, «sa» musique reste cependant accessible par son prodigieuse simplicité.
Le violoniste ne se place pas comme le fidèle interprète. Il crée, réinvente les couleurs, le son. D’ailleurs, le premier mouvement Grave – Allegro – Adagio pose d’entrée la qualité de son jeu.
Avec Georg Philipp Telemann (1681-1767), le sérieux, si vous me permettez l'expression, est de mise. La Sonata in A Major se fait remarquer par son côté circonspect, sage que par le côté dansant, et turbulent surtout dans la seconde partie de la Musique de Table.
Même si Jean-Marie Le-clair (1697-1764) ne se sert d’abord du violon que pour la danse puisqu’il débute comme danseur au Théâtre de Rouen, il prend vite conscience de son talent face aux compliments reçus pour quelques airs de ballets qu’il avait composés. Giovanni Battista Somis, auteur de ces compliments, le prend comme élève. Face aux progrès rapides, Leclair renonce à la danse pour se consacrer entièrement à la musique. Il n’est pas à démontrer la solidité de ses compétences de compositeur. L’allemande, à elle seule, impose le talent de l’Aîné en étant la pièce la plus construite.
En digne « héritier » de Corelli, Georg Frideric Handel (1685-1759) compose les deux premiers mouvements de sa sonate in D Major dans une écriture liée et fuguée, authentique merveille. Le clavecin, dans son accompagnement, ponctue et soutient le son émanant du violon. Ils sont amoureux, leur tendresse respective émeut. L’affetuoso se montre divin…
Le dernier compositeur, à l’honneur dans cet enregistrement, se nomme Giovanni Henrico Albicastro (c.1660-c.1730), de son vrai patronyme Johann Heinrich von Weissenburg.
La pièce choisie par Johannes Pramsohler s’intitule Sonata “La Follia” in G Minor.Il évite l’écueil de la monotonie en diversifiant le plus possible par une série de variations dynamiques son jeu. Les deux voix entrent dans un ardent dialogue, s’imitent avec beaucoup de délicatesse. La follia est accompagnée du clavecin improvisant des accords.
Bien que cet enregistrement date de 2013, il n’en reste pas moins un chef d’œuvre à découvrir. N’hésitez surtout pas à vous le procurer !
Corelli, Telemann, Leclair, Handel et Albicastro, par l’intermédiaire de Pramsohler et Grisvard, conjuguent leurs talents et les mettent au service de cette époustouflante musique pour le violon…
Publié le 23 août 2016 par Jean-Stéphane SOURD DURAND