Orgue à Pontaumur - J.L. Ho
© Afficher les détails Masquer les détails Date: Le 08 août 2018
Lieu: Eglise de Pontaumur. Concert donné dans le cadre du 20ème Festival Bach en Combrailles
Programme
- Jehan Titelouze (1563-1633) : Urbs Jerusalemn beata (extrait des Hymnes de l’église pour toucher sur l’orgue, avec les fugues et recherches sur leur plain-chant)
- Georg Böhm (1661-1733) : Ach wie flüchtig, ach wie nichtig
- Nicolaus Bruhns (1685-1697) : Praeludium und fuge (en mi mineur)
- Nicolas de Grigny (1672-1703) : Récit de cromorne en taille à deux parties
Distribution
Une interprétation sensible et simple de Bach et ses contemporainsComme il est d’usage au festival Bach-en-Combrailles, les après-midis débutent avec l’orgue de l’église de Pontaumur, magnifique restitution de l’orgue d’Arnstadt sur lequel travaillait Jean-Sébastien Bach (1685-1750) au début de sa carrière, et instrument fondateur du festival auvergnat. Ce midi, le programme est défendu par l’artiste en résidence, le jeune Jean-Luc Ho, et présenté brièvement par le conférencier Eric Lebrun.
L’audition fait d’abord découvrir une œuvre d’un organiste français, Jehan Titelouze (1563-1633), titulaire de l’orgue de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen et considéré comme le fondateur de l’école française d’orgue. Son œuvre est caractéristique des premières recherches contrapuntiques (les ricercare) traitant les motifs du plain-chant en motifs fugués. Jean-Luc Ho offre ici les quatre versets du douzième et dernier hymne de son recueil Hymnes de l’église pour toucher sur l’orgue, avec les fugues et recherches sur leur plain-chant publié en 1623 : Urbs Jerusalemn beata (Bienheureuse ville de Jérusalem). Alors que le cantus firmus est joué en notes longues au pédalier, deux voix s’entremêlent en imitation aux mains, chacune joliment menée sous les doigts de l’organiste. Si quelques ornements finement exécutés aident l’avancée du discours, la pièce semble dégager une simplicité, pourtant trompeuse par ce contrepoint parfois expérimental.
La deuxième pièce est une partita inspirée du choral Ach wie flüchtig, ach wie nichtig (Oh quel éphémère, oh quelle vanité) de Georg Böhm (1661-1733), organiste allemand à l’église Saint-Michel de Lunebourg où le tout jeune J.S. Bach fut choriste. Ces variations sur la mélodie du choral sont très plaisantes à entendre, et l’on sent que le plaisir de les jouer n’en est pas moindre. Le danois Nicolaus Bruhns (1685-1697) fut un autre musicien contemporain de Bach et disciple (favori) de Dietrich Buxtehude (1737-1707). Il composa, tout comme eux, deux Praeludium und fuge en mi mineur, un grand et un petit. C’est celui-ci qu’interprète ce midi Jean-Luc Ho, dont on admire de nouveau la simplicité de l’interprétation de cette exubérante et dramatique œuvre, n’y ajoutant rien de superflu et de gratuit. L’audition se termine avec une pièce plus méditative, extraite de la Messe de Nicolas de Grigny (1672-1703), titulaire de l’orgue de la Basilique Saint-Denis et de la cathédrale Notre-Dame de Reims. C’est lors de son séjours auprès de Buxtehude à Lübeck que Bach découvrit avec admiration son œuvre, dont il corrigea lui-même certaines erreurs d’édition de son unique recueil. Ce ravissant Récit de cromorne en taille à deux parties est une nouvelle occasion pour l’interprète de faire preuve de sa sensibilité musicale.
Publié le 09 août 2018 par Emmanuel Deroeux